Des solutions se dessinent pour la Suisse en matière de droits de douanes. Des négociations sont désormais en cours entre les Etats-Unis et une quinzaine de pays prioritaires, dont la Suisse, dans le cadre de la nouvelle politique commerciale basée sur une hausse tarifs douaniers envers les partenaires du monde entier. Si rien n’est garanti à ce stade, la Confédération a de bonnes cartes en mains pour obtenir des conditions améliorées pour les entreprises suisses.
Cette nouvelle politique a été initiée dès janvier (taxes ciblée sur la Canada et le Mexique), avec une montée en puissance en février (25% sur l’acier et l’aluminium venant du monde entier), puis mars (25% sur les voitures et nombres de pièces détachées). Le point d’orgue se situe au 2 avril, avec des hausses massives – jusqu’à 49% - de droits de douane pour une écrasante majorité des partenaires commerciaux des Etats-Unis. Pour la Suisse, le taux était de 31% de surtaxe sur une bonne part des exportations. Les produits pharmaceutique, qui représentent un peu plus de la moitié des exportations à destination des Etats-Unis sont pour l’instant exempts de droits. Mais le président Trump a indiqué que ces marchandises devraient également être visées.
Temps mort
Depuis cette annonce, le gouvernement américain est revenu partiellement en arrière. Les droits de douanes entrés en vigueur le 2 avril ont été suspendus le 9 avril, et ce jusqu’au 9 juillet. Jusqu’à cette date, tous les pays du monde sont soumis à un tarif unique additionnel de 10% sur leurs exportations à destination des Etats-Unis, à l’exception des certains produits spécifiques comme les médicaments, certains composants électroniques.
La Chine fait exception. Après plusieurs passes d’armes tarifaires réciproques, les droits de douanes s’inscrivent actuellement à 145% sur les exportations chinoises vers les Etats-Unis et à 125% pour les biens américains livrés en Chine. Des négociations sont actuellement en cours entre les deux pays.
Maintenir les frontières ouvertes
Pour la Suisse, le Conseil fédéral a réussi à rejoindre les 15 pays prioritaires qui négocient une solution depuis le début du mois. Contrairement à l’Union européenne (UE), qui a annoncé avoir préparé des mesures de rétorsion, et la Chine, qui les applique, la Confédération a de son côté renoncé à se lancer sur ce terrain. La CCIF appuie cette stratégie. Plus de 40% du PIB suisse venant de l’exportation, le maintien d’une économie ouverte constitue notre meilleur atout.
A ce stade, et jusqu’au 9 juillet, les exportateurs suisses qui livrent aux Etats-Unis continueront à subir une surtaxe de 10%, qui s’ajoute aux droits de douane déjà en vigueur auparavant et situés entre 2,5 et 8%, selon les marchandises.
La CCIF suit la situation de près. Compte tenu du marché important que constituent les Etats-Unis pour une partie des exportateurs du canton, il est indispensable qu’une solution équitable soit trouvée. Les entreprises ont investi à ce jour plus de 350 milliards de dollars (cumulés) aux Etats-Unis et y occupent près de 400'000 personnes. Si la balance commerciale est largement profitable à notre pays (excédent de 40 milliards de francs) lorsque l’on observe uniquement les échanges de marchandises, la situation est quasiment à l’équilibre lorsque l’on prend en compte les services, qui intègrent notamment les logiciels, secteur dans lequel les Etats-Unis sont leaders mondiaux. La Suisse n’applique par ailleurs pas de droits de douane sur les produits industriels américains. Toutefois, les produits agricoles font l’objet d’un traitement spécial, avec des taxes différenciées destinées à protéger le secteur primaire.