L’initiative populaire «Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage (Initiative biodiversité)» demande de:
- déclarer les paysages, les sites, les lieux historiques ainsi que les monuments naturels et culturels comme objets protégés officiels et pratiquement intouchables;
- limiter l’utilisation des surfaces et du patrimoine bâti, y compris en dehors des objets protégés officiels;
- réserver davantage de surfaces à la biodiversité.
Concrètement, le texte aurait pour conséquence que 30 % de la surface du pays soient réservés à la biodiversité. Ce chiffre ne figure pas dans le texte de l’initiative mais constitue l’exigence des promoteurs de l’initiative, qui estiment que seuls 8% du territoire sont aujourd’hui suffisamment protégés. 30% de surface, cela correspond aux cantons de Berne, Fribourg, Neuchâtel et Soleure réunis.
Pour les différents secteurs de l’économie, les répercussions seraient les suivantes:
- Réduction des possibilités de construire des centrales solaires ou des éoliennes, ce qui rendrait peu applicable la loi pour l’électricité adoptée en juin dernier;
- Des possibilités de construire encore plus limitées, alors que les procédures s’enlisent déjà pendant de longues années en raison des multiples possibilités de recours et d’une loi sur l’aménagement du territoire qui ne laisse que peu de latitude aux cantons, régions et communes pour développer des zones constructibles. Il serait encore plus compliqué de créer des zones d’activités pour les entreprises;
- Des surfaces exploitables en forte diminution pour les paysans, alors que la Suisse ne produit déjà que la moitié de sa propre consommation en nourriture;
- Des restrictions accrues pour les infrastructures touristiques, pour lesquelles tout nouveau projet est déjà extrêmement compliqué.
Pour un canton comme celui de Fribourg, l’impact négatif de l’acceptation de ce texte serait majeur. Le canton compte en effet un secteur de la construction très important, représentant environ un tiers du secteur secondaire. La démographie y est l’une des plus dynamiques de Suisse et cela implique la construction de nouveaux logements.